L’unique réunion publique de Barack Obama en Europe, j’y étais !

Publié le par Jeunes UMP de la 11ème Circonscription 92

Lors de sa visite officielle en France pour le sommet de l’OTAN qui eu lieu à Strasbourg/Kehl les 3 et 4 avril derniers, le Président des Etats-Unis a invité 4000 européens à une réunion publique. Alsacien pour quelques mois, j’ai eu le privilège d’être invité à cette rencontre unique. Si le nombre de participants n’avait rien à envier aux grands meetings de Nicolas Sarkozy, le niveau de sécurité était toutefois bien plus élevé. Nous fûmes contrôlés un par un avant de rentrer dans les cars qui durent se frayer un chemin entre les barrières, les cars de CRS, les hélicoptères de combat qui volaient en rase motte…

Finalement, nous arrivâmes dans la salle où nous patientâmes quelques heures en attendant « l’homme providentiel ». Celui-ci arriva accompagné de sa femme sous les applaudissements nourris de la foule. S’en suivi vingt minutes d’un discours pour le moins intéressant. En effet, en écoutant ses paroles il était aisé de comprendre le changement d’attitude de l’administration américaine vis-à-vis de l’Europe. Barack Obama a clamé son désir de voir une Europe forte émerger, notamment au niveau de la défense, il a salué le leadership des responsables européens, au premier rang desquels notre Président de la République, et appelé l’Europe à prendre son destin en main. En filigrane le Président des Etats-Unis rappelait que la relance économique européenne était de la responsabilité des européens, et d’affirmer de plus que nos efforts étaient insuffisants (il a certainement dû oublier au passage d’où provenait la crise).
Puis, le Président a répondu à quelques questions de personnes présentes dans la salle. Pas de chance, la première personne qu’il a désigné était une américaine travaillant en France. Celle-ci a donc posé sa questions sous les hués de la salle. De même, pour la seconde question à laquelle le Président refusa de répondre ne voulant entendre à Strasbourg que des européens.
Ainsi, nous eûmes droit à la question d’un allemand sur la faim dans le monde, à la question d’un autre allemand sur la fin du nucléaire dans le monde et d’un français sur la géopolitique. Personne ne peut honnêtement dire qu’il n’y avait pas une petite dose de langue de bois dans les paroles du Président américain lorsque celui-ci dit vouloir s’engager pour un monde sans arme nucléaire (étonnement c’est le seul moment de la rencontre où j’ai vu applaudir les trois russes qui étaient à ma droite).

In fine, cette rencontre fut vraiment un grand moment, et personne ne peut retirer à Barack Obama le fait d’être un grand porteur d’espoir alors qu’il succède à l’un des pires Président des USA que le monde ait connu. Toutefois, les européens ne doivent pas oublier que Barack Obama est le Président des Etats-Unis, et que de ce fait il défend avant toute autre chose les intérêts américains (cf. la récente polémique sur l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne). A l’aune des élections européennes, alors que nous avons vu lors de la Présidence Française de l’Union que l’Europe politique n’est pas une utopie, les européens doivent comprendre la nécessité d’une Europe forte capable de défendre ses intérêts dans le monde, à l’image des USA.Ainsi, le grand apport de Barack Obama à l’Europe n’a pas été, à mon sens, ses grandes déclarations sur la dénucléarisation du monde, sur la relance d’un partenariat avec la Russie, sur la crise économique… Mais cela aura été de faire comprendre aux européens leur importance lorsque ceux-ci furent les meneurs au G20, et leur faiblesse lorsqu’ils tolèrent l’ingérence américaine dans les affaires de l’Union Européenne. Paradoxal n’est pas ? Assurément, si l’Europe était dirigée par une personnalité politique à l’image de Nicolas Sarkozy celle-ci aurait un poids sans égal dans le monde.
 
Nicolas Groelly. 

Publié dans Dans le Monde

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